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  • Writer's pictureRiver Champeimont

Pourquoi je me vaccinerai contre le coronavirus

Updated: Jan 12, 2021

La découverte de la vaccination est l’une des découvertes les plus fantastiques de l’histoire de l’humanité. Dans les pays développés, elle a permis d'éradiquer des maladies qui tuaient des millions de personnes, comme la variole ou la tuberculose. Mais aujourd'hui, de nombreux habitants des pays occidentaux sont sceptiques et se méfient des vaccins. Pourtant, il s’agit d’une des techniques médicales les plus fiables et les mieux comprises dans une science, la médecine, qui est souvent très empirique.


Pourquoi se vacciner en temps normal ?

Quand on se pose la question de se faire vacciner, on peut raisonner de deux manières :

  • Celle dite “égoïste” : Est-ce que je bénéficie personnellement de la vaccination, c'est-à-dire est-ce que j’ai plus de risques de mourir de la maladie contre laquelle protège le vaccin que de mourir de la vaccination ?

  • Une autre dite "altruiste" : Quelle est la meilleure stratégie pour la population et, dans cette stratégie, est-ce que je fais partie des groupes qu’il est optimal de vacciner ? Si oui, alors je me fais vacciner.


Prenons la vaccination contre la rougeole par exemple, et supposons que presque toute la population soit vaccinée. Dans ce cas, je n’ai quasiment aucune chance d’attrapper la rougeole, car le grand nombre de personnes vaccinées empêche une épidémie de rougeole de se répandre, c'est ce qu'on appelle l’immunité collective. Dans ce cas, je pourrais être tenté de ne pas me vacciner, car la probabilité d'attraper la maladie est quasi-inexistante, et je pourrais donc penser que je prends plus de risques en me faisant vacciner. Un “altruiste”, lui, me dirait que si tout le monde faisait comme moi, la maladie se répandrait et tout le monde aurait beaucoup plus de chances de mourir de la maladie que du vaccin. Par conséquent, mon attitude de ne pas vouloir me vacciner n’est pas universalisable et est donc immorale de ce point de vue.


Mais évidemment, on ne va pas se le cacher, tout le monde ne va pas raisonner de manière "altruiste" au moment de se faire vacciner car c’est une décision individuelle. À l’inverse, un gouvernement peut choisir d’imposer une vaccination à grande échelle en faisant un raisonnement du type “altruiste”, en calculant un rapport bénéfice-risque au niveau de la population.


Pour convaincre un “altruiste” de se vacciner, il suffit de lui montrer que la vaccination de la population est souhaitable car le vaccin a moins de chances de tuer les gens que la maladie.


Mais pour convaincre un "égoïste" de se vacciner, il faut :

  1. Soit que le nombre de gens vaccinés soit faible, rendant ainsi la probabilité d’attraper la maladie élevée. Autrement dit, on ne peut pas compter sur la vaccination des autres.

  2. Soit que le vaccin soit très fiable, c'est-à-dire que la probabilité de mourir du vaccin soit toujours moins grande que celle de mourir de la maladie, quand bien même la quasi-totalité de la population est vaccinée et qu’il est donc devenu peu probable de “trouver” quelqu’un pour nous transmettre la maladie.


Dans l’état actuel de mes connaissances, je suis convaincu que les vaccins “classiques” (tétanos, polio, rougeole, etc.) sont extrêmement fiables, et je ne crois pas du tout aux controverses sur la dangerosité de ces vaccins (voir mon article “Peut-on faire confiance aux articles scientifiques ?”). Pour moi, nous sommes avec les vaccins “classiques” dans le cas n°2, c'est-à-dire que leur fiabilité est tellement élevée qu’ils restent bénéfiques, quand bien même la probabilité d'attraper la maladie est faible grâce à la vaccination des autres.


Et pour le coronavirus alors ?

Je pense que les vaccins autorisés contre le coronavirus sont en fait très fiables aussi, mais il est indéniable qu’on est forcément moins sûr de leur fiabilité que les vaccins classiques (tétanos, polio, etc.) car on n’a pas le retour d’expérience d’une vaccination de millions de personnes sur une longue période. Ce retour d’expérience, on ne pourra l’avoir qu’en vaccinant à grande échelle, ce qui nécessite que les premiers millions de personnes “prennent le risque”. C’est le problème de la poule et de l'œuf.


Malgré cette fiabilité moins certaine, il est selon moi tout de même pertinent de se faire vacciner, même avec un raisonnement totalement égoïste. En effet, on est ici dans le cas n°1, à savoir que la probabilité d’attraper le coronavirus est très élevée. En France, plus de 65 000 personnes sont déjà mortes du coronavirus, c’est-à-dire une personne sur 1000. Ça donne une idée des chances de mourir du virus. Sur une année (2020), un français avait donc en gros une chance sur 1000 de mourir du coronavirus. C’est très élevé, et c’est nécessairement plus que les chances de mourir du vaccin, même si au final ce vaccin n’était pas aussi fiable que les vaccins classiques. Les vaccins autorisés en Occident pour le coronavirus ont tous été testés sur plus de 30 000 personnes, donc on peut être sûr qu’il y a moins d’une chance sur 10 000 de mourir du vaccin. Par contre, on ne peut pas exclure, en théorie, qu’il y ait par exemple une chance sur 100 000 de mourir du vaccin. Bien sûr, il n’y a pas de raison particulière de penser que ce soit le cas, le vaccin peut très bien n’être responsable d’aucun mort au final.


La chose à retenir, c’est qu’il est beaucoup moins probable de mourir du vaccin (à supposer que ça puisse arriver), même en étant pessimiste sur sa fiabilité, que de mourir du virus.


Oui mais....

Tu n’es pas une personne à risque

On pourrait objecter à mon raisonnement que j’ai beaucoup moins de chances de mourir du virus qu'une chance sur 1000, car le millième de la population qui est décédé sont des personnes à risque, ce qui n’est pas mon cas. C’est vrai, mais il faut aussi considérer que même si je ne meurs pas du virus, je peux en l’attrapant le transmettre à des proches “à risques” et provoquer leur mort. C’est même un risque encore pire selon moi d’être responsable de la mort de quelqu’un de sa famille et de devoir vivre toute sa vie avec cette culpabilité.


Et si on restait confinés ?

On pourrait aussi rétorquer qu’il y a une solution combinant l’absence de risque dans les deux cas, c’est de rester confinés le plus possible de façon à n’avoir quasiment aucune chance d’attraper le virus, sans pour autant se vacciner. C’est en effet en théorie possible, mais on ne peut pas rester confinés éternellement, à la fois pour notre santé mentale et notre économie, et je souhaite comme beaucoup pouvoir reprendre une vie normale et les activités qui sont pour le moment impossibles ou trop risquées.


Mais les “big pharma” nous mentent !

On peut évidemment arguer que les entreprises pharmaceutiques mentent sur les tests cliniques, et qu’en fait il y a peut être plein de gens qui sont morts du vaccin lors des tests. Théoriquement, on peut toujours imaginer un complot de ce genre, mais il faut bien voir qu’avec le déploiement de la vaccination à grande échelle, ce serait un bien mauvais calcul, car si des milliers de gens meurent du vaccin, cela entraînera des procès et une réputation catastrophique pour l’entreprise qui aura mis le vaccin sur le marché. Cela conduirait à l'inverse du résultat recherché par ces entreprises pharmaceutiques qui ont mis en œuvre des moyens exceptionnels pour trouver ce vaccin.


Au passage, j’ai remarqué que les gens ont souvent le biais consistant à penser que les personnes qui ont un intérêt économique, ici les entreprises pharmaceutiques, peuvent mentir, mais que ce n’est pas le cas des militants “anti”. Ma connaissance des problématiques comme le nucléaire, les OGM ou les ondes électromagnétiques m’ont montré qu’en fait, c’est parfois les industriels qui sont du côté de la vérité et les militants “anti” qui sont dans l’erreur. On pourrait se dire, pourquoi les anti-vax, anti-OGM, anti-nucléaires, etc. nous mentiraient-ils ? Après tout, ce sont des militants désintéressés. La réponse est à mon avis qu’il est très difficile d’admettre qu’on a tort et qu'on a dépensé des efforts considérables dans la promotion d’une idée qui se révèle en fait être fausse. C’est d’autant plus difficile si on est entouré de gens qui défendent la même cause et avec lesquels on risque de se fâcher si on change d’avis. Il y a aussi énormément d'aspects psychologiques, de biais cognitifs, sociaux et autres qui rentrent en ligne de compte et donnent envie aux activistes d'avoir raison et de continuer dans leur croyances. Il se peut aussi qu'il s'agisse simplement d’ignorance sur certains sujets complexes, qui peut mener à des raisonnements simplistes pour donner l'illusion, à soi même et aux autres, qu'on maîtrise ces sujets et qu'on peut les contrôler.


En conclusion

Voilà les raisons pour lesquelles je me ferai vacciner contre le coronavirus dès que j’en aurais la possibilité. En faisant cela, je prends une décision qui peut se justifier moralement, mais qui me paraît également être dans mon intérêt, quand bien même je ne suis pas une personne à risque.


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