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  • Writer's pictureRiver Champeimont

Arrivée au Canada en tant que résidents

Voici le récit de nos préparatifs et des quelques jours qui ont suivi notre arrivée au Canada en tant que nouveaux résidents.



Trois mois avant

Lorsque nous avons reçu notre confirmation de résidence permanente (CRP) en avril, nous avons décidé de déménager en juillet, soit quatre mois plus tard. Cela nous a donné un peu de temps pour quitter nos emplois respectifs et préparer notre déménagement, ce qui nécessite généralement un préavis de 3 mois en France. Nous avons donc averti nos employeurs et notre propriétaire.


Deux mois avant

Nous avons commencé à planifier notre déménagement avec une entreprise française de déménagement international (AGS) recommandée par une collègue.


Un mois avant

Nous avons réservé nos billets d'avion avec Air Canada, et avons remarqué l'étrange phénomène qu'un aller simple coûte plus cher qu'un aller-retour. Nous avons donc juste réservé des billets aller-retour avec un retour à une date quelconque la moins chère possible que nous n'utiliserons pas.


Nous avons ensuite réservé un AirBnB pour un mois. Nous avons choisi de le louer à Mississauga (une ville proche de Toronto), car c'est une ville qui nous plaît et ça facilitera ainsi la visite de maisons là-bas. Nous n'avons pas encore cherché de travail et nous n'avons donc aucune idée de l'endroit où nous travaillerons. Le futur nous dira si on eu raison et si on va vraiment s'installer à Mississauga.


Mississauga est proche de Toronto, le long du lac Ontario

Enfin, nous avons loué une voiture pendant un mois pour nous laisser le temps d'en acheter une. Je ne sais pas quel temps cela prendra, il y a beaucoup d'incertitudes là-dessus, notamment à cause de la pénurie automobile, et nous verrons comment les choses fonctionnent dans la pratique.


Deux semaines avant

Quelques semaines avant le vol, l’entreprise de déménagement est venue mettre nos affaires dans un camion, pour ensuite les expédier par bateau au Canada. Ils ont fait du bon travail en emballant et en protégeant tout, même si nous n'avons pas encore pu constater l'efficacité de leur emballage, étant donné que nous n'avons pas encore reçu nos affaires (c'est un processus qui peut prendre plusieurs mois).


Notre appartement a l'air plutôt vide maintenant

Nous avons également donné beaucoup de choses à nos familles respectives, notamment de gros appareils électroménagers qui ne seraient de toute façon pas compatibles avec la norme électrique au Canada, car le standard là-bas est 120 V / 60 Hz et non 230 V / 50 Hz comme en Europe. Par contre ce n'est pas un problème pour les ordinateurs ou les téléphones portables, car ceux-ci incluent des transformateurs qui acceptent généralement une large gamme de tensions et de fréquences d'entrée (il suffit de simples adaptateurs pour la forme de la prise).


Le déménagement nous a obligés à lister toutes les possessions que nous emmenons avec nous. Pour le déménageur, nous devions estimer les valeurs en euros pour la police d'assurance. Pour les douanes canadiennes nous avons dû les ré-estimer en dollars canadiens, nous avons donc utilisé une formule Excel pour calculer l'équivalent des estimations en euros. Nous avons également fait la même liste pour les choses que nous apportons directement avec nous dans nos bagages, comme demandé par la douane canadienne.


Une semaine avant

Comme nous n'avons pas d'offre d'emploi au Canada, l'IRCC (l'institution en charge de l'immigration au Canada) nous demande d'apporter 12 000 dollars canadiens (CAD) en espèces. Lors de la candidature, nous avions déjà dû montrer une lettre de notre banque disant que nous avions assez d'argent (pas nécessairement en CAD) mais nous n'avions pas besoin de présenter l’argent en question. Mais pour l'arrivée proprement dite, les seules alternatives étaient un mandat ou des chèques de voyage. Nous avons donc retiré beaucoup d'euros de nos comptes bancaires et les avons échangés contre des dollars canadiens près de la place de la Bourse à Paris.


Les 12 000 dollars canadiens exigés par l’IRCC

Le jour du départ

En soi le départ n’est pas différent d’un vol de tourisme (preuve de vaccination dans ArriveCAN, procédure AVE pour l'autorisation de voyage). Lorsque nous sommes arrivés à l'aéroport, voici comment les choses se sont déroulées :

  1. Tout d'abord, nous avons suivi le processus habituel avec la photo et le contrôle de passeport par une machine, comme quand nous avons visité le Canada en tant que touristes.

  2. Ensuite, nous avons rencontré l’agent des douanes, elle savait (je ne sais pas trop comment) que nous étions en train d'immigrer et a vérifié notre CRP et nous a dirigés vers le panneau “immigration”.

  3. Il y avait en fait une salle entière pour le service d'immigration avec environ 20 personnes qui faisaient la queue et plusieurs bureaux avec des agents qui s'occupaient des nouveaux immigrants. Nous avons fait la queue pendant environ une demi-heure, puis avons rencontré un agent d'immigration qui a de nouveau vérifié notre CRP, nous a demandé combien d'argent nous apportions avec nous (l'agent n'était pas sûr qu'il soit obligatoire d'apporter autant d'argent, nous ne savons donc toujours pas si cela valait la peine trimballer cette liasse avec nous). Il a ensuite tamponné la CRP et nous a demandé de la signer. C'est le document dont nous aurons besoin pour toutes nos démarches administratives par la suite. Comme nous n'avions pas encore d'adresse pour recevoir du courrier, il nous a remis un document expliquant comment nous pouvons fournir notre adresse plus tard pour recevoir notre carte de résident permanent.

  4. Un représentant du centre francophone nous a ensuite rencontrés, nous a donné une clé USB (contenant une liste d’administrations) et nous a expliqué qu'il fallait d'abord obtenir un numéro d'assurance sociale pour pouvoir ouvrir un compte bancaire.

  5. Nous avons rejoint la salle de récupération des bagages. Depuis, nos bagages avaient été mis de côté puisque près d'une heure s'était écoulée.

  6. A la douane, nous sommes passés du côté « biens à déclarer » (n'allez pas à « rien à déclarer » comme d'habitude !). C'est à ce moment que la liste des choses que nous avons emportées avec nous est devenue nécessaire. Avoir imprimé les deux listes (choses avec nous et choses venant par conteneur maritime) à l'avance était très utile, car le douanier pouvait les joindre au formulaire officiel et les tamponner. L’agent nous a juste demandé de calculer le total car nous ne l’avions pas fait. Nous avons également dû déclarer à nouveau l'argent que nous avions apporté avec nous.

  7. Enfin, nous avons récupéré notre voiture de location et nous nous sommes installés dans notre AirBnB.




J+1

Après notre première nuit au Canada, nous nous sommes immédiatement attaqués à toutes les démarches administratives.

  1. Tout d'abord, nous voulions louer une boîte aux lettres, puisque nous ne pouvons pas recevoir de courrier à notre AirBnB, et nous nous attendons à de nombreuses procédures nécessitant la réception de courrier. Cependant, au bureau de Postes Canada, ils nous ont dit que nous avions besoin d’un justificatif de domicile, ce qui était impossible pour nous à ce stade. Mais nous avons par contre réussi à louer une boîte aux lettres dans une agence UPS, et le gérant était très gentil.

  2. Après ce succès, nous nous sommes rendus dans un Ontario Service, où nous avons pu obtenir un numéro d'assurance maladie. Au départ, nous pensions que c'était la même chose que le numéro d'assurance sociale (on a trop réfléchi comme des français sur ce coup) mais ce n'est pas le cas. Mais maintenant que nous étions là et qu’il était logique de demander l'assurance maladie de toute façon, nous avons fait la démarche pour obtenir nos numéros d'assurance maladie. Nous devions fournir l'adresse où nous habitons (l'AirBnB) et l'adresse où nous voulions recevoir la carte d'assurance maladie, pour laquelle nous avons fourni l'adresse de la boîte aux lettres. Il s'est donc avéré que nous avions raison de louer une boîte aux lettres comme première étape. Dans l'ensemble, Ontario Service a été assez rapide et tout a pris moins d'une demi-heure. Ils nous ont dit d'aller ensuite dans un “Service Canada” pour obtenir le numéro d'assurance sociale.

  3. Nous sommes donc allés dans un Service Canada et avons dû faire la queue pendant plus de 2 heures (surtout à l'extérieur, et presque tout le temps debout sauf environ 10 minutes à la fin) mais heureusement, l’agent était très serviable et le processus s'est bien déroulé et nous avons obtenu nos numéros d'assurance sociale. Ceux-ci sont nécessaires pour ouvrir un compte bancaire car ils permettent aux organisations d'identifier de manière unique les personnes dans les bases de données de réputation de crédit (un système complètement inconnu pour les Français). Cette procédure ne nécessite pas d'adresse postale, car ils n'envoient aucun courrier, donc cela aurait pu être fait comme toute première étape.

  4. Nous nous sommes ensuite rendus dans une agence de la Royal Bank of Canada (RBC) et avons pris rendez-vous le lendemain pour ouvrir un compte. RBC est l'une des principales banques au Canada.

  5. Enfin, nous sommes allés dans un DriveTest (en Français “Test au Volant”) car je voulais échanger mon permis de conduire français contre un permis de l’Ontario. Vous pouvez en fait conduire en Ontario avec un permis de conduire français en tant que touriste, mais vous êtes censé l'échanger si vous vous installez. Nous avons attendu une heure mais avons ensuite été déçus car il nous manquait une attestation spéciale de l'administration française certifiant que mon permis de conduire était toujours valide (j'ai un ancien permis de conduire français en papier rose sans date d'expiration). L’agent nous a dit qu'il nous fallait un « Relevé d'information restreint ».


Depuis notre fenêtre nous avons pu voir la cérémonie d’ouverture des Jeux d'été de l'Ontario

J+2

La première chose à faire le matin était d'ouvrir un compte bancaire chez RBC pour chacun de nous. La banquière nous a demandé si nous voulions également faire une demande de carte de crédit, auquel cas elle devait voir nos CRP. Nous avons alors cherché dans notre dossier et réalisé avec horreur que nous n'avions plus les documents ! Les avions-nous oubliés au centre “Test au Volant” ?! Nous avons quand même ouvert des comptes bancaires (“chequing” et “savings”) et planifié un autre rendez-vous pour la demande de carte de crédit. Nous avons également déposé nos 12 000 dollars pour ne plus avoir à s’inquiéter d’avoir autant d’argent sur nous.


Mais nous étions très inquiets pour nos documents CRP perdus ! Nous pensions que nous les avions peut-être perdus au centre Test au Volant, nous y sommes donc retournés. Et heureusement ils les ont trouvés et nous les ont rendus après avoir vérifié notre identité. Un grand merci au centre Test au Volant !


L'après-midi, nous avons souscrit un abonnement mobile chez Bell. Ils nous ont dit que les règles avaient changé récemment et qu'il était maintenant possible pour les nouveaux immigrants de s'abonner même sans carte de crédit, à condition d'avoir notre CRP ou numéro d'assurance sociale. La démarche s'est bien passée, mais les abonnements sont clairement beaucoup plus chers qu'en France : 85 dollars canadiens (environ 65 euros) pour 25 Go de data par mois, SMS et appels illimités, mais sans pouvoir faire d’appels internationaux (même vers les États-Unis) pendant les 6 premiers mois. La bonne chose est que nous pouvons utiliser à la fois nos nouvelles et anciennes cartes SIM dans nos téléphones, nous avons donc pu conserver nos numéros français sans acheter de deuxième téléphone.


Après avoir obtenu nos numéros de téléphone, nous avons pu les ajouter au profil bancaire et mettre en place des virements “Interac”. Il s’agit d’un moyen très pratique de transférer de l'argent d'un compte à un autre. Il vous suffit de définir dans votre compte bancaire votre email et/ou votre numéro de téléphone, et tout le monde peut vous envoyer de l'argent en fournissant simplement votre email ou votre numéro de téléphone, sans saisir d'adresse ou de numéro de compte bancaire. Ma femme a pu me transférer de l'argent avec ce système et la somme est arrivée en quelques minutes sur mon compte, et j'ai reçu un joli e-mail m'informant que l'argent était arrivé.


Il y a un concert ce soir à Mississauga Celebration Square

Conclusion

De manière générale, je dirais qu'une chose frappante est que les gens, tant dans les entreprises privées que dans les administrations publiques, étaient très gentils et essayaient de nous aider du mieux qu'ils pouvaient. Nous avons fait toutes ces choses à Mississauga, qui nous plaît beaucoup jusque-là.


Même si certains processus nous ont obligés à faire la queue pendant plusieurs heures, tout a été assez efficace au final puisque nous avons fait beaucoup de choses en quelques jours seulement. La seule chose délicate était de savoir dans quel ordre faire les démarches (ai-je d'abord besoin d'une adresse ? d'un compte bancaire ? d'un numéro de téléphone ?). Peut-être que mon article pourra aider les futurs immigrants qui se posent les mêmes questions.


J'écrirai un prochain article après quelques semaines sur la façon dont toutes les étapes suivantes se sont déroulées. À bientôt !

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