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  • Writer's pictureRiver Champeimont

Pourquoi le capitalisme reste le meilleur système

Updated: Nov 29, 2020

On entend parfois dire que le capitalisme serait incompatible avec les enjeux environnementaux et sociétaux du 21ème siècle. Mais a-t-on intérêt à remplacer le capitalisme ?




Qu’est-ce que le capitalisme ?

Pour simplifier nous allons appeler “capitalistes” les économies dans lesquelles la majorité des services que nous achetons sont fournies par des entreprises privées. Cela concerne en général la grande partie de ce que nous achetons dans les pays développés : la nourriture, les appareils électriques, les meubles, les automobiles, les logiciels, les services en ligne…


Qu’est-ce que le capitalisme sait bien faire ?

Nous sommes habitués aux bienfaits du capitalisme, au point où nous les considérons comme une évidence. Mais certaines choses, comme l’accès à une grande quantité de produits sans pénurie, sont en fait un miracle d’organisation et d’optimisation. La fabrication de certains produits nécessite parfois l’interaction de centaines d’entreprises différentes. Voir par exemple cette vidéo qui montre comment la fabrication d’un simple crayon nécessite déjà un nombre colossal d’interactions économiques.


Le roi de l’optimisation

La concurrence et la recherche du profit incitent chaque entreprise à trouver le moyen le plus économique de satisfaire les besoins de ses clients. Toutes ces décisions décentralisées conduisent à produire la bonne quantité de produits tout au long des chaînes de production jusqu’aux produits finaux vendus aux consommateurs.


C’est ainsi que lorsque le mur de Berlin était toujours là, on pouvait trouver des supermarchés bien remplis avec une grande diversité en Allemagne de l’Ouest, là où en Allemagne de l’Est on avait un choix faible de produits avec de fréquentes pénuries de catégories complètes de produits comme les produits frais.


L’innovation permanente

Le capitalisme fournit un cadre permettant à des milliers d’individus d’essayer de nouvelles idées de produits et services. Regardez ce que vous avez autour de vous. Toutes les inventions qui ont permis d’arriver à notre confort moderne sont l’héritage de milliers d’inventeurs de génie, qui ont chacun fait progresser l’humanité grâce aux inventions qu’ils ont mises sur le marché.


À l’inverse, un comité centralisé est très mauvais pour “explorer” des millions d’idées comme le font les individus dans un système de libre entreprise. Le problème est que beaucoup d’idées sont regardées à l’origine avec vigilance par le grande public (le train à vapeur faisait l’objet de grandes peurs à l’origine) et beaucoup sont finalement des échecs. Il est donc quasiment impossible de convaincre la majorité de l’utilité de son invention lorsqu’il s’agit d’une innovation majeure. Mais le capitalisme permet à chacun d’essayer de commercialiser une nouvelle idée, puis une “sélection naturelle” entre les bonnes et les mauvaises idées s’effectue selon si les consommateurs achètent le produit ou non.


Mais pourtant, même dans les pays capitalistes, certains services sont fournis par des entreprises publiques, et ça marche, non ? Et oui ça marche, mais toutes ces entreprises sont devenues des monopoles d’État quand la volonté à été d’étendre un service à toute la population une fois que l’innovation était déjà largement adoptée et acceptée, à tel point qu’il y a eu une volonté d’en garantir l’accès à toute la population. La production d’électricité ou les compagnies de chemins de fer sont des services qui sont parfois fournis par l’État mais cela s’est mis en place quand l’innovation était déjà bien acceptée et répandue. Lorsque ces inventions étaient nouvelles, c’est le cadre de la libre entreprise qui a permis à ces inventeurs de proposer ces nouvelles technologies.


À chacun selon ses préférences


L’adage “De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins” est parfois cité comme décrivant le but d’une société communiste. Mais qui décide quels sont les besoins ? Bien sûr, il y a quelques “évidences” de bien uniformes pour lesquels tout le monde s’accorde à dire qu’ils faut les fournir à tous, comme l’eau courante ou l’électricité. Mais même la nourriture, un besoin évident, nécessite de faire des choix. Chaque personne a des goûts différents, des allergies ou des intolérances. Même si on arrivait à construire une société communiste démocratique (les pays communistes ont en fait tendance à êtres des dictatures) et qu’un comité d’élus choisissait quoi produire, ce ne serait pas satisfaisant. On choisirait de produire des pâtes et du riz, mais quel besoin d’importer des noix de coco ? Mais si vous, vous aimez les noix de coco alors tant pis.


Un système capitaliste ne vous demande pas de “justifier” pourquoi vous voulez quelque chose. Les raisons peuvent être en partie irrationnelles, une question des goûts, une passion que ne comprennent pas la plupart, voire des choses que vous ne voudriez pas avoir à justifier en public (pensez aux sex toys par exemple).


Les inconvénients du capitalisme

Tout ça c’est bien gentil, mais on sait qu’il y a un paquet de problèmes avec le capitalisme non ? Les espèces disparaissent et le réchauffement climatique va causer des ravages ! Des ultra-riches s’enrichissent encore pendant qu’une partie de la population vit dans la misère ! C’est bien de la faute du capitalisme ça non ?


Les deux gros reproches que font les anticapitalistes à notre époque concernent :

  • La destruction de l’environnement : C’est le problème général des externalités négatives, c’est à dire quand la production d’un bien ou service peut impacter négativement des personnes qui ne sont ni le producteur ni le consommateur. C’est le problème typique de la pollution. Par exemple, une entreprise qui produit de l’électricité à partir de charbon, très polluant, rend un bon service à son client car l’électricité sera fournie de manière fiable. Si le client est peu regardant sur la manière dont cette électricité est produite, rien n’incitera le producteur à choisir un moyen de production moins polluant mais plus coûteux.

  • Les inégalités trop grandes : Selon cet argument, le capitalisme laissé à lui même produit de trop grandes inégalités et laisse une partie de la population dans la misère, sans accès à des biens essentiels comme le logement ou l’accès aux soins médicaux.

On pourrait parler de la possible formation de monopoles, des récessions économiques ou de la production trop faible de biens publics, mais j’ai choisi de me concentrer ici sur les problèmes avancés par les opposants radicaux du capitalisme plutôt que par les sociaux-démocrates ou les économistes (ce qui pourra faire l’objet d’un prochain article).



Si on imagine l’existence d’un système communiste dans un pays démocratique (dont on a aucun exemple en pratique), il n’y aurait pas ces 2 types de problèmes :

  • Si la population est majoritairement soucieuse des problèmes environnementaux, les politiques seront incités à demander aux entreprises d’État de produire de manière écologique. Ce n’est pas magique non plus, car si ce n’est pas le cas on aura alors exactement les mêmes problèmes qu’avec le capitalisme. Si l’électricité est produite par une entreprise publique à partir de charbon, un politique n’aura pas intérêt à proposer de changement pour une production plus coûteuse mais moins polluante, car l’augmentation de prix sera impopulaire.

  • Les inégalités peuvent être mieux contrôlées car le gouvernement peut fixer des grilles de salaires. En général, on observe en effet de plus faibles différences de salaires dans les quelques entreprises publiques des pays majoritairement capitalistes.


Les problèmes du capitalisme peuvent être corrigés

Jusque là, il semble que les 2 systèmes ont des avantages et des inconvénients tous les deux et qu’il faille donc choisir entre les deux. Mais en fait, les problèmes du capitalisme peuvent être corrigés (et le sont en fait en grande partie), alors qu’à l’inverse ses avantages sont exclusifs et inimitables par un système communiste.


En ce qui concerne les dégâts sur l’environnement, de nombreuses solutions existent comme la réglementation, les taxes sur les activités polluantes ou les systèmes cap and trade pour n’en citer que quelques uns. C’est ainsi que de nombreux problèmes ont déjà été résolus : on s’est débarrassé des CFC qui détruisaient la couche d’ozone, du plomb dans l’essence et la peinture ou des phosphates dans les lessives.


Le problème des inégalités est un débat interminable depuis longtemps, mais la plupart des démocraties ont mis en place une certaine forme “d’État-providence” avec une assurance maladie universelle, une assurance chômage, un revenu minimum garanti, etc. qui permettent d’éviter la misère la plus extrême. D’un autre côté, la plupart de ces démocraties ont également une forme d’impôt progressif pour re-distribuer partiellement les richesses.


Les avantages du capitalisme sont “exclusifs”

À l’inverse des inconvénients du capitalisme qui peuvent être corrigés par de l’intervention publique, il est impossible de corriger les inconvénients du communisme.


L’innovation et la recherche permanente de nouvelles façons de satisfaire les consommateurs nécessitent la possibilité d’explorer de nouvelles idées et de tenter de les commercialiser. Beaucoup seront un échec, mais c’est cette liberté d’entreprendre qui, quand elle réussit, permet le progrès. Pour que cela soit possible, il faut que les individus soient libres de créer et de gérer des entreprises, ce qui est la définition du capitalisme.


L’épreuve de la réalité

Il ne faut pas oublier que les partisans du communisme ont réellement essayé, de bonne foi parfois, de faire le bien-être de la population. Beaucoup des dirigeants des pays communistes comme l’ex-RDA étaient convaincus d’aller dans le sens du bien-être de la population et ont “vraiment” essayé de faire marcher le communisme.




L’exemple des anciennes Allemagne de l’Ouest est de l’Est est particulièrement intéressant car c’est presque une expérience scientifique grandeur nature : les deux pays partaient de conditions identiques, avec une population éduquée et culturellement proche, et d’infrastructures similaires (ou plutôt d’un état de délabrement similaire des infrastructures à la fin de la Seconde Guerre Mondiale).


L’Allemagne de l’Ouest est devenue un pays avec certains défauts mais dont le niveau de vie était incomparable avec celui du côté Est. Même un habitant pauvre de l’Allemagne de l’Ouest pouvait avoir accès à une nourriture variée en quantité suffisante, là où les produits frais étaient souvent absents des magasins à l’Est.


La preuve la plus flagrante de l’échec de l’Allemagne de l’Est est sans doute la construction d’une puissante frontière militarisée dans le but d’empêcher les Allemands de l’Est de fuire vers l’Ouest, en tuant à vue quiconque chercherait à s’évader. Un pays dont le système économique est un succès n’a pas besoin d’enfermer sa population à l’intérieur de ses frontières.



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